Les militants pour la paix ont mené une action de manifestation devant le cabinet du Ministre de la Défense Pieter De Crem cette après-midi. Cette action pacifiste avait pour uniquement pour but de rappeler le gouvernement à respecter le Droit International Humanitaire.

La Belgique ainsi que d’autres pays membres de l’OTAN (l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Turquie) participent pour le moment et jusqu’au vendredi 26 octobre, à un exercice d’entraînement de déploiement des armes nucléaires. L’usage d’armes nucléaires et la préparation de leur usage sont pourtant contraires au droit international.

En ce moment même, des avions F16 et du personnel technique belges participent à l’exercice « Steadfast Noon » sur la base de Kleine Brogel et non plus sur la base allemande de Büchel comme les associations pour la paix le pensait initialement lorsqu’elles ont déposé plainte le 9 octobre 2012.Pour le mouvement de la paix belge, représenté par la CNAPD, Action pour la Paix, le MIR–IRG, le CSO, INTAL et le MCP, il est inacceptable que des pilotes s’entraînent à utiliser des armes de destruction massive. Il est inacceptable que les pilotes belges soient impliqués dans des crimes de guerre. Pour cette raison, les organisations pacifistes organisent aujourd’hui une action devant le Cabinet du Ministère de la défense afin de lui demander de se conformer au droit international humanitaire.

En effet, cet exercice de l’OTAN montre clairement que le déploiement se prépare activement. Si ces armes nucléaires n’ont plus aucune utilité nucléaire, comme le prétend l’OTAN, quel est dès lors l’intérêt de continuer à s’entraîner à leur utilisation? Rappelons qu’une majorité de la population est pour le retrait de ces armes nucléaires. Elles sont inutiles et dangereuses.

Pourtant, l’usage d’armes nucléaires et la préparation de leur usage sont contraires au droit international. Dans son jugement du 8 juillet 1996, la Cour Internationale de Justice de La Haye a spécifié les règles fondamentales du droit international qui sont d’application pour les armes nucléaires :

  1. elle énonce l’obligation d’opérer une distinction entre les combattants d’une part et la population civile d’autre part, ce qui signifie que l’utilisation d’armes incapables de faire cette distinction est interdite.
  2. il est interdit d’infliger des souffrances inutiles aux combattants. L’utilisation d’armes infligeant de telles souffrances est donc également interdite.

En outre, les conséquences de l’utilisation d’armes nucléaires ne peuvent pas être limitées dans l’espace et dans le temps. Par conséquent, les armes nucléaires de Kleine Brogel ne peuvent jamais être utilisées sans que ces règles élémentaires du droit international humanitaire ne soient transgressées.

Enfin, la loi pénale belge relative aux violations graves du droit international humanitaire punit également la préparation de ces violations, comme indiqué dans l’article 136 sexies Sw intitulé « la détention d’un objet destiné à commettre ou à faciliter de tels crimes ». La participation à cet exercice est une préparation active à l’usage des armes nucléaires et par là, à des crimes de guerre. Il semble clair également que le stockage des armes nucléaires à Kleine Brogel fait partie intégrante de ces préparatifs de crimes de guerre.

L’exercice étant toujours en cours, les militants pour la paix ont mené une action de manifestation devant le cabinet du Ministre de la Défense Pieter De Crem cette après-midi. Cette action pacifiste avait pour uniquement pour but de rappeler le gouvernement à respecter le Droit International Humanitaire ainsi que d’informer les passants sur cette action. Le fait que la Belgique (comme les 4 autres pays européens participant à cet exercice) continue d’entreposer ces armes nucléaires est le premier obstacle au désarmement nucléaire mondial.

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