« Effaçons l’occupation, pas les Palestiniens »

Voilà 50 ans que Palestiniennes et Palestiniens vivent dans la violence de l’occupation. Au quotidien, vivre sous occupation, c’est avoir l’ombre constante d’un soldat dans le dos, perdre des heures aux checkpoints, survivre  dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza, cohabiter avec un mur atteignant 9 mètres de haut par endroit, dormir dans la crainte permanente d’être arrêté sans aucun chef d’accusation ou de voir sa maison détruite sous prétexte de souci administratif. L’oppression de l’occuaption, c’est aussi voir les collines de Palestine se joncher de colonies, les oliviers centenaires brûlés par les colons ou détruits par les buldozers de l’occupation. Mais être Palestinien, c’est aussi résister. Être debout face à cette violence de l’occupation militaire israélienne, malgré l’inaction de la communauté internationale depuis plus de 50 ans.

Pour combien de temps encore les Palestiniens trouveront-ils la force de se battre sans se sentir fermement soutenus dans leur lutte? 2017, avec les dates commémoratives qui y sont associées, l’émergence d’un nouveau contexte international peu favorable aux Palestiniens et l’enlisement des conflits locaux,  se doit d’être une année accrue de lutte pour soutenir les aspirations à la liberté du peuple palestinien. Surtout, cette année nous rappelle l’urgence de renforcer les mouvements de solidarité et d’interpellation politique au niveau local, national et international, avant que la Palestine ne soit tout simplement effacée sous le regard complice du reste du monde.

L’année 2017 coïncide en effet avec l’anniversaire de plusieurs dates historiques décisives dans l’histoire de la Palestine :

  •    les 100 ans de la « déclaration Balfour » de 1917, par laquelle le gouvernement britannique promettait unilatéralement l’établissement en Palestine d’un foyer national juif.
  •    les 70 ans du plan de partition de la Palestine voté par l’ONU en 1947, qui attribuait 55% du territoire à un Etat juif, 44% à un Etat arabe, et une zone internationale (Jérusalem et Bethléem). De ce plan de partition a résulté la Nakba de 1948, c’est-à-dire l’expulsion de 750 000 Palestiniens de leur patrie dans un processus de nettoyage ethnique.
  •    les 50 ans de la guerre de 1967 (« Guerre des Six-Jours »), qui s’est soldée par la conquête par Israël par la force de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est, de la Bande de Gaza et du plateau du Golan syrien[1] par Israël, enclenchant un processus continu d’occupation et de colonisation de ces territoires par l’Etat d’Israël.

Des décennies d’injustices, de luttes, de rêves inatteignables, d’espoirs déçus. Pour arriver à la situation actuelle : 600 000 colons israéliens déjà installés en Territoire palestinien occupé et la construction de 6000 nouveaux logements annoncés en 2017, 700 km de mur, 10 ans de blocus de Gaza, 7000 prisonniers politiques, 7 millions de réfugiés palestiniens dans le monde. Des chiffres qui font froid dans le dos, nous rappelant qu’il est temps plus que jamais de changer le statu quo.

Avec la campagne « 50 ans d’occupation », l’ABP et de nombreuses organisations partenaires ont pour objectif de forcer la cohérence des politiques belges et européennes pour qu’elles cessent leurs complicités avec la colonisation et émettent des sanctions à l’égard d’Israël en vue d’obtenir : la levée du blocus de Gaza et la liberté de mouvement pour tous les Palestiniens ; la fin de l’occupation des territoires occupés en 1967 ; et la suspension de l’Accord d’Association UE-Israël tant que celui-ci continuera de bafouer les droits de l’Homme. Plus spécifiquement, nous nous concentrerons en 2017 autour d’un objectif politique précis : obtenir l’arrêt de toute collaboration économique avec l’occupation et l’interdiction des produits des colonies sur le marché belge et européen. Ceci ne sera possible qu’à l’aide d’un contrepouvoir citoyen croissant, qui soit sensibilisé, formé et prêt à agir, pour permettre une incidence politique réelle et pour replacer la lutte pour les droits du peuple palestinien au cœur de l’agenda politique et médiatique.

Concrètement, qu’est-ce qui nous attend pour cette année de campagne ?

 

Un rassemblement d’ampleur début juin pour commémorer les 50 ans de la Guerre des Six Jours ; une caravane « Stop The Occupation» aux couleurs de la Palestine qui parcourera la Belgique durant toute l’année à la rencontre de festivaliers, vacanciers et participants aux évènements culturels ; des « semaines Palestine » organisées dans plusieurs régions de Wallonie regroupant débats, cinémas et expositions et une série d’évènements de sensibilisation.

Mais aussi… La participation d’une équipe «  Run for Palestine » au 20 Km de Bruxelles et lors des 10 km de Liège ; des formations grand public pour présenter la réalité de la vie sous occupation israélienne en 2017 ; l’exposition interactive «  In between Wars » en octobre-novembre  sur la vie à Gaza après 10 ans de blocus, notre présence lors de nombreux festivals cet été en Belgique : Esperanzah, Les Ardentes, Manifiesta, etc.

Et finalement, un événement de clôture le 25 novembre novembre 2017, parallèlement à la remise de la pétition que nous aurons fait circuler pendant toute l’année au Ministre des Affaires étrangères  et au Ministre des Finances.

La campagne sera officiellement lancée début mars, toutes les informations pratiques concernant les évènements et nos revendications politiques seront accessibles sur le site : www.stopoccupation.be

En 2017 plus que jamais, la Palestine a besoin de vous ! Toutes les énergies sont nécessaires. Pour vous impliquer, contactez à info@abp-wb.be

 

[1] Et occupation du Sinaï égyptien, restitué en 1979

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