Un discours prononcé par Grégory Mauzé, co-président de la CNAPD, à l’occasion de la manifestation « Europe for Peace » du dimanche 26 février.Le retour d’une guerre majeure en Europe place le mouvement pour la paix européen face à de lourdes responsabilités. C’est pour y répondre que nous sommes réunis ici, dans toute notre diversité. D’une part en envoyant un message de solidarité à un peuple ukrainien meurtri par une année d’agression barbare, et en rappelant notre refus de l’acquisition des territoires par la force.  D’autre part en appelant nos gouvernants à mettre tout en œuvre pour :
  • promouvoir le retour de la diplomatie, cruellement négligée jusqu’à présent, et oeuvrer à l’ouverture immédiate de négociations de paix ;
  • assurer la solidarité avec celles et ceux qui fuient la guerre ;
  • réorienter l’Europe d’une logique de défense commune, dans laquelle la sécurité de l’un n’est envisagée qu’au détriment de celle de l’autre, à celle de sécurité collective, afin, entre autre, d’écarter le risque d’une confrontation nucléaire, actuellement plus élevé que jamais ;
  • Et, enfin, refuser de sacrifier les enjeux sociaux et écologiques sur l’autel de la surenchère militariste.
Comme il fallait s’y attendre, le mouvement pour la paix est, une fois de plus, l’inévitable victime collatérale des conflits auxquels nos pays prennent part de manière directe ou indirecte.Ainsi avons-nous étés soumis à un flot constant d’attaques souvent odieuses de la part de celles et ceux qui semblent oublier un peu vite les responsabilités écrasantes des Etats-Unis et de l’Union Européenne dans l’aggravation des tensions entre l’Ukraine et la Russie. Pour avoir osé avoir appelé à la désescalade pour mettre fin aux massacres, nous voilà accusés d’abandonner les Ukrainiens dans leur lutte légitime de résistance.Mais est-ce réellement rendre service aux ukrainiens que de faire de l’Ukraine un champ de bataille pour affaiblir un rival stratégique, comme le conçoit le ministre américain de la Défense lorsqu’il affirmait, en avril dernier, que son objectif de guerre était avant tout d’épuiser les stocks d’armement russe, quitte à laisser mourir davantage d’Ukrainiens ?Est-ce rendre service aux Ukrainiens que de torpiller les tentatives de médiation visant à faire taire les armes, comme les forces de l’OTAN l’ont fait à au moins deux reprises?Est-ce rendre service aux Ukrainiens que d’en faire les otages perpétuels du jeu des grandes puissances, en leur offrant pour seule alternative le choix entre deux formes de soumission, entre un régime oligarchique tourné vers l’Est et un régime oligarchique tourné vers l’Ouest?On nous a traité de lâches, de « munichois », on nous a accusé de capituler face à Poutine. Mais est-ce de la lâcheté que de considérer qu’en tant que citoyens d’un pays qui abrite le siège de l’OTAN et des institutions européennes, notre premier devoir est de balayer devant notre porte ? Et de dire qu’il est par conséquent de notre responsabilité de nous méfier de nos pyromanes qui prétendent aujourd’hui éteindre l’incendie qu’ils ont contribué à déclencher?Non, il n’y a aucune lâcheté à s’opposer au militarisme ambiant qui s’impose comme la nouvelle pensée unique. Il faut au contraire saluer le courage de toutes les organisations et de tous les citoyens présents aujourd’hui pour combattre la logique de guerre et créer les conditions d’une paix dans la justice.J’aimerais néanmoins conclure en tendant la main à celles et ceux qui nous ont si durement critiqué. Si l’agenda caché de certains ne fait pas de doute, d’autres sont en revanche animés des mêmes idéaux que nous, même si nos analyses divergent. Il importe de garder ouvert le dialogue avec ces voix, sans céder à la tentation des arguments d’autorité ou aux caricatures, mais en cherchant, toujours, à convaincre. Car nous aurons besoin de toutes les énergies tournées vers l’objectif d’un monde juste et en paix pour conduire les luttes de demain.

NON à la guerre d’agression russe contre le peuple Ukrainien ; NON aux visées hégémoniques de l’OTAN ; Vive la paix et la solidarité entre les peuples!

 Grégory Mauzé, co-président de la CNAPD

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