Des militants pacifistes ont fais une visite inattendue au premier ministre pour demander une entrevue autour du remplacement des avions de chasse

Le vendredi 10 mars des militants pacifistes se sont invités devant le Cabinet du Premier ministre Michel, après son refus de dialoguer avec les représentants de la plateforme «  Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtuigen » qui s’oppose à l’achat de nouveaux avions de combat pour remplacer les F-16 de l’armée belge. Une vingtaine de militants se sont rassemblés dès 8h30 ce vendredi matin devant le 16, rue de la Loi pour les funérailles de notre démocratie, de notre sécurité et de notre prospérité.

La plateforme « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtiugen », qui regroupe plus de 130 organisations de la société civile belge, avait demandé une rencontre à la fin du mois de septembre avec le Premier ministre Michel pour avoir l’occasion d’échanger sur les raisons qui poussent ces associations à s’opposer à cet investissement de 3,6 milliards d’euros. Le Premier ministre nous avait alors objecté que la loi de programmation militaire – non encore débattue au Parlement – apportait à ses yeux tous les gages d’un débat démocratique, ouvert et transparent, alors même que celle-ci a été déclarée anticonstitutionnelle (article 142, alinéa 2) par le Conseil d’État cinq jours avant l’envoi de son refus de nous recevoir.

Le refus du Premier ministre Michel de s’engager dans un réel débat public souligne l’arrogance du gouvernement envers les 38.000 personnes qui ont signé une pétition contre le remplacement des avions de combat. Il participe de cette culture politique qui rejette le débat démocratique, ouvert et inclusif avec la société civile tandis que les portes sont grandes ouvertes pour les lobbyistes de l’industrie de l’armement.

Avec cette décision d’acheter de nouveaux bombardiers, notre gouvernement n’enterre pas seulement notre sécurité. Il enterre aussi la démocratie. En effet, un tel investissement conduit, on le voit, au désinvestissement dans la sécurité sociale, la justice, les soins de santé, la lutte contre la dégradation de l’environnement, la solidarité internationale, etc. Et tout cela sans dialogue social et sans dialogue démocratique avec la société civile.

La plateforme « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtiugen » a soulevé de multiples objections contre cet achat mégalomaniaque, envisagé au moment où la population est invitée à avaler des coupes successives dans la sécurité sociale. Des avions de chasse qui sont, en outre, le pire investissement envisageable si l’objectif est réellement de contribuer à la paix et à la stabilité. Surtout quand le gouvernement entend les doter de la capacité de transporter des armes nucléaires.

La plateforme « Pas d’avions de chasse – Geen gevechtsvliegtiugen »  a reçu le soutien de 38.000 personnes au travers d’une pétition remise au Président du Parlement. Il est temps que le monde politique les écoute et prennent leurs griefs au sérieux.

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