La 16ème édition du festival Esperanzah ! s’est clôturé ce 6 août. Et c’est accompagné de ses bénévoles motivés que la Coordination Nationale pour la Paix et la Démocratie à rejoint l’abbaye de Floreffe durant tout un week-end pour sensibiliser plus de 36 000 festivaliers dans une atmosphère enchantée et engagée.

Fidèle à sa réputation, ce festival de musiques du monde proposait une affiche éclectique plus que prometteuse. Du rap radical d’ « IAM » aux percussions endiablées de « Fatoumata Diawara » , en passant par les riffs belgo-latins de « Chicos y Mendez » ou par les cuivres de la Fanfare « Mononk’s Band », Esperanzah ! 2017 avait de quoi satisfaire les plus jeunes et les moins jeunes, d’ici et de là-bas.

Mais Esperanzah ! ce n’est pas qu’un programme musical alléchant sur un site magnifique, c’est aussi un moyen de rencontrer des associations les plus militantes les unes que les autres et se réunir autour d’une problématique pour en discuter et en dégager des pistes d’engagement. Ainsi cette année, les organisateurs avaient décidé de mettre l’accent sur les politiques migratoires et la dénonciation des murs de séparation qui divisent encore et toujours les citoyens du monde, une thématique propre à la CNAPD qui par ses valeurs, milite toujours pour plus de Paix et Démocratie et par ses actions, s’engage à faire respecter ses valeurs comme à l’ouverture de la nouvelle occupation du collectif : « La voix des sans-papiers » lors de notre dernière fête nationale (revoir l’action : ici).

Depuis la fin de la guerre Froide le nombre de murs et de barrières de séparation s’est multiplié par cinq. Si nos Etats démocratiques sont « assoiffés » par la croissance et la liberté de circulation des capitaux, il n’en est pas de même pour liberté de circulation des êtres humains. C’est pourquoi le thème du festival était « Bâtir des ponts contre leurs murs ».

( https://fr.express.live/2016/09/09/construction-murs-clotures-frontieres/)

La construction d’un autre monde est encore possible et les festivaliers ont eu l’occasion d’en concevoir les plans avec les nombreux architectes de la paix qui étaient au rendez-vous au « Village des possibles ». Un espace de rencontres, de diversité et d’échanges encadré par des animations et des débats autour des violences structurelles et visibles qui nous séparent.

Le terrorisme : se heurter à un mur, un brouillard de conceptions

Une occasion pour la Coordination Nationale d’Action pour la Paix et la Démocratie de partager une discussion citoyenne sur les murs physiques et symboliques qui se dressent entre les citoyens du monde. Grâce à deux animations interactives, les festivaliers ont pu mesurer leur connaissance du phénomène terroriste et les mots/maux qui en découlent. La bannière intitulée « Viens dégommer du terroriste » entourée des drapeaux de la paix en a surpris plus d’un. Une coordination pacifiste incitant à la violence ? De nombreux festivaliers s’y sont essayés, et la seule chose violente qu’ils ont constaté était l’utilisation du mot terroriste employé à tort et travers et les enjeux qui en découle. Faute de nuance, ce mot a perdu toute consistance. Employé par tous dans le but de légitimer ou justifier un conflit, il donne aussi l’occasion pour tous d’assumer des politiques anti-démocratiques. De part et d’autre du globe, que l’on porte le nom de Bachar Al-Assad, Donald Trump, Salman Al Saoud, Emmanuel Macron ou Charles Michel… l’ennemi est commun : le terroriste. Que tu sois « combattants, résistants, militants indomptables, insurgés, insoumis [ou] rebelles infatigables »[1] rien n’y fait. Si tu n’es pas avec « nous », alors tu es contre « nous ». Et le mot « terroriste » vidé de sa substance et poussé à l’extrême ne sert plus qu’à qualifier un avis opposé, qu’il soit terrifiant ou non pour « déligitimiser » un opposant politique.

Une fois le mot terroriste analysé et décortiqué, un deuxième atelier attendait les festivaliers sous un pont de ruban aux couleurs de la paix. Un atelier origami était prévu pour « démonter » un « mur de séparation » et en identifier les pistes d’engagements pour y arriver. Un résultat incroyable, qui associait cocottes, grenouilles et même un vaisseau « Star Wars » en papier pourvu de solutions efficaces, directes et indirectes. Si les plus grands des festivaliers se penchaient sur les lacunes démocratiques ou les engagements militaires de nos gouvernements, les plus petits constataient que des « ponts » existaient déjà et qu’il fallait les investir : Mouvement de jeunesse, l’éducation, la politesse et le respect de l’autre, un regard ou une écoute…

 

En conclusion, nous pouvons dire que ces trois journées ont été un réel plaisir et nous ont encouragé à continuer notre combat pour la paix et la démocratie, ici et ailleurs.

Par leur curiosité, engagement et réflexion, les festivaliers nous ont prouvé que le sens de notre action était loin d’être vain et qu’il y avait un public prêt à se mobiliser et lutter pour un monde meilleur.

L’équipe remercie donc les responsables du festival d’Esperanzah ! pour nous avoir invité à participer, les bénévoles pour leur aide et leur bonne humeur et, bien sûr, les festivaliers pour leur enthousiasme et ouverture d’esprit.

En espérant tous vous revoir l’année prochaine !

Et même si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis [2]

[1] MAP feat Keny Arkana : Appelle-moi camarade. Les Bronzes Font Du Ch’ti, 14 Avril 2009.

[2] A de Saint Exupéry

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