Le 6 novembre 2010, à l’Auberge de jeunesse Jacques Brel,  La CNAPD, aidée par d’autres organisateurs, a organisé une journée de réflexion sur la thématique des migrations et des enjeux que celles-ci peuvent entraîner dans une société de plus en plus multiculturelle.

2010 étant une année durant laquelle  plusieurs pays africains ont fêté le cinquantenaire de leur indépendance, la CNAPD a voulu proposer une journée de sensibilisation via la diffusion  du film  « Welcome ». Le but était de susciter, dans un esprit démocratique et dans le respect des origines sociales, culturelles ou économiques des jeunes participants, une prise de conscience par la confrontation des idées.

Globalement, l’objectif de cette formation était de favoriser l’échange entre des jeunes issus de milieux socioculturels différents (jeunes de l’IHECS, jeunes issus de mouvement représentant la jeunesse africaine, …).

Il s’agissait également d’encourager la réflexion et la prise de distance par rapport à tout type de préjugés et de sensibiliser le public à l’égalité des chances et à la diversité. En effet, les débats étaient organisés de telle sorte que chacun puisse prendre la parole et s’exprimer. Par ailleurs, la présence de réfugiés politiques et de demandeurs d’asile venus témoigner a largement participé à la prise de distance par rapport aux préjugés dont sont souvent victimes ces personnes.

Diverses activités ont rythmé la journée:

En autres, on peut citer:

  • Le Film « Welcome » : ce film raconte l’histoire d’un jeune réfugié kurde qui, bloqué à Calais, tente de traverser la Manche à la nage, aidé par un maître-nageur calaisien. Ce film a pour but de lancer le débat sur la politique de l’Union européenne en matière d’immigration.
  • Une animation visuelle « transit»: ce court film d’animation  a pour but de donner un aperçu du parcours des migrants (allant des raisons de leur départ aux difficultés rencontrées pour atteindre une terre d’asile et aux multiples contraintes auxquelless ils doivent faire face une fois arrivé).
  • Des repères théoriques sur les définitions juridiques en rapport avec la thématique (« Immigrés, étrangers, allochtones, sans-papiers, clandestins…) avec l’Intervention de S. Hustinx de la Commission Justice et Paix.
  • Contextualisation avec l’intervention de C. Langendries sur la Gouvernance Démocratie (« Conseil : L’histoire de l’immigration en Belgique ») et de l’ASBL Convivial avec les témoignages « C’est mon histoire ».

Plusieurs partenaires ont fait de cette journée un succès:

– Associations membres de la CNAPD par la diffusion des informations à travers le réseau ;

– Sophie Hustinx, chargée de projets à la Commission Justice et Paix en tant que personne ressource. ;

–  l’asbl Convivial qui a fourni les témoignages des demandeurs d’asiles ;

– l’asbl Gouvernance et Démocratie-conseil est intervenue pour recadrer l’histoire de l’immigration en Belgique et s’est également occupée de la prise de sons;

 – le Groupe Macédoine qui rassemble des jeunes d’origine africaine, pour encourager des rencontres interculturelles et des activités promouvant la citoyenneté chez les jeunes;

– les Etats Généraux de la Jeunesse Africaine (forum de divers personnes issues essentiellement de la composante africaine bruxelloise qui réfléchissent sur la manière d’aider cette jeunesse à assumer pleinement sa double identité culturelle);

– Migr’Action (groupe de réflexion, de sensibilisation et d’action sur les migrations composé de volontaires de l’asbl JAVVA);

– certains participants étant là à titre personnel (des étudiants de l’IHECS, des réfugiés politiques souhaitant faire partager leur expérience, des jeunes ayant tout simplement eu connaissance de l’événement via nos divers canaux de communication….).Quel bilan ?

A la fin du forum, nous avons fait un tour de table pour connaître le ressenti des participants quant à l’événement : tous les participants ont unanimement salué l’initiative et souhaitent qu’elle puisse trouver écho.

Perspectives ?

Il est ressorti de nos échanges que notre société est de facto multiculturelle mais qu’elle ne parvient pas à évoluer vers une société interculturelle. Pour nos participants, le rôle primordial de la jeunesse pour remédier à l’incompréhension ambiante dans la société ne fait pas de doute. Ce sont les jeunes que nous devons informer, sensibiliser et éduquer pour en faire des citoyens critiques et responsables, capables de déconstruire les préjugés et de s’informer sur les causes des inégalités. Pour ce faire, et puisque la base de la cohabitation est l’échange, il faut créer des lieux et des moments pour favoriser cet échange entre personnes de cultures différentes. Quant à la forme, le témoignage est reconnu comme un excellent point de départ car la mécompréhension vient souvent de la méconnaissance de l’autre. Entendre son histoire, c’est déjà faire un pas vers cet autre. Dans le cadre de la problématique surmédiatisée, et souvent à mauvais escient des demandeurs d’asile, il a été proposé d’organiser des séances de rencontre avec des demandeurs d’asile ou des réfugiés politiques dans les écoles du secondaires. Ces rencontres devront évidemment faire l’objet d’une préparation en classe et s’inscrire dans un processus complet : un récapitulatif de l’histoire de l’immigration en Belgique, une étude de conflits (comprendre les causes de départ est un point crucial), etc. A suivre donc ! 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.