La crise climatique et environnementale est désormais largement reconnue comme l’une des crises les plus graves auxquelles est confrontée notre planète. Elle entraîne (et entraînera encore davantage) des températures extrêmes et des vagues de chaleur mortelles, une élévation du niveau des mers, des inondations et des sécheresses, la raréfaction des ressources de base et la propagation d’épidémies. Tout cela a et aura des effets catastrophiques sur la biodiversité, la santé des populations, la production agricole et la disponibilité en nourriture et en eau. Les pays les plus touchés sont ceux du Sud, qui n’ont pas les moyens de faire face aux crises qui les frappent et les frapperont. On s’attend à des centaines de millions de migrants climatiques vers le nord de la planète1. C’est pourquoi l’OTAN, l’Union européenne et la Belgique qualifient la crise climatique de « multiplicateur de menaces » : les équilibres mondiaux sont et seront mis à rude épreuve et les tensions se transformeront en conflits armés.

La lutte contre le réchauffement climatique doit, plus que toute autre problématique, impliquer une coopération internationale inconditionnelle. Pourtant, les dépenses militaires qui augmentent sans cesse et la course aux armements qui connaît un nouveau coup d’accélérateur suite à la guerre en Ukraine minent dangereusement cette nécessaire entente multilatérale. 

L’investissement continu dans l’activité militaire vise officiellement à garantir la sécurité de chacune et chacun. Pourtant, aucun pays, aucune communauté humaine n’est en sécurité sur une planète en proie au dérèglement climatique. Les dépenses militaires kidnappent les moyens nécessaires, urgents et vitaux pour lutter contre le dérèglement du climat. 

L’activité militaire a, en outre, une très grande responsabilité dans la pollution : 

L’activité militaire pollue énormément. Près de 6% de la totalité des gaz à effet de serre émis sur la planète ont une origine militaire. Pourtant, nous le verrons, cette pollution est largement absente des rapports officiels sur les émissions de gaz à effet de serre des États. Elle est expressément invisibilisée. 

La sous-estimation et l’invisibilisation de la pollution liée à l’activité militaire empêche l’émergence d’un travail citoyen et politique qui lui soit consacré. Ce travail est pourtant nécessaire et s’inscrit dans le combat pour l’atténuation et l’adaptation à la crise climatique dans laquelle nous sommes toutes et tous engagé·e·s. La première étape urgente réside donc dans la transparence que les gouvernements doivent organiser sur la pollution causée par leurs activités militaires ; et l’inclusion de ce secteur extrêmement polluant dans les programmes de réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre.  

Liens vers la brochure ici