Bruxelles, le 24 septembre 2014, s’est tenu une nouvelle session du TRP, rassemblant un jury de 12 personnalités reconnues pour leur intégrité et leur valeur morale. Celles-ci ont examiné les violations du droit international, et leur ampleur, par Israël durant l’opération « bordure protectrice » lancée le 8 juillet 2014 dans la Bande de Gaza, concernant le respect du droit international.

Au cours de la session, les expertises et les témoignages se sont succédé sur différentes facettes de l’agression israélienne, permettant au jury de conclure si des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un crime de génocide ont été commis par Israël à l’encontre de la population palestinienne durant l’opération militaire.

John Dugard, professeur de droit international et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies, a décrit la stratégie de la politique mise en œuvre par l’État israélien concernant les précédents assauts de l’armée israélienne à Gaza. Il a mis en avant les différents crimes commis par Israël, au cours des offensives contre Gaza. En termes de dommages causés, il y a des disproportions qui sont complètement démesurées, aucune distinction n’est faite entre les civils et les militaires. La responsabilité internationalement reconnue de ces crimes commis par Israël exige l’indemnisation des Palestiniens. Cependant, aucune cour ne réclame le respect de cette obligation. Au niveau des États tiers, aucun État européen n’ose se confronter à Israël, aucun ne demande une indemnisation et par conséquent Israël continue d’agir en toute impunité.

C’est ensuite au tour de Paul Behrens, expert sur la question de génocide. Il fait part des différentes interprétations du terme génocide. Il s’agit de l’intention de détruire un groupe, une partie du groupe suffit (le nombre de personnes tuées n’est pas pris en compte). D’où l’importance de recueillir suffisamment de preuves afin de démontrer l’existence de cette intention de génocide. David Sheen, journaliste indépendant et cinéaste, vit à Israël, il collecte des rapports, des discours religieux et politiques, des témoignages. Il montre l’approche du gouvernement et de l’armée israélienne face à la recrudescence de la violence et de la haine.

Eran Efrati (sergent de l’armée israélienne qui a déserté en réaction à la conduite de l’armée israélienne et à la politique de son gouvernement à l’égard des Palestiniens) s’est chargé de rapporter les massacres quand il était sur place. Il a partagé son récit, des meurtres qui n’ont pas été relayés, dans les médias traditionnels et ignorés par les médias occidentaux. Selon lui : « Les soldats israéliens ne sont prêts à rencontrer la résistance, donc celle-ci n’est pas acceptable et entraîne des attaques de vengeances ».

Dans le cours de l’après-midi, on a poursuivit les travaux par plusieurs témoignages mis en avant par Mohammed Omer, le Dr. Mohammad Abou Arab, Ivan Karakashian, etc.; l’intimidation est perpétuelle, les tirs, les armes, les coupures de courant, les destructions d’infrastructures sanitaires, d’écoles, les enfants en tant que boucliers, etc. Les civils sont visés et bombardés, toutes ces destructions par Israël continuent en toute impunité.

Les récits ont mis en lumière la complicité des États-Unis et de l’Union européenne, les carences des Nations-Unies, ainsi que le dysfonctionnement des médias, dans les diverses violations et crimes commis envers la population palestinienne.

Agnès Bertrand-Sanz expliqua également que le rapport « Goldstone », prouve clairement la responsabilité d’Israël, des diverses violations du droit international et des crimes de guerre. L’Union européenne a tout fait pour l’enterrer et pour éviter une enquête internationale qui aurait dû logiquement suivre les accusations extrêmement graves contenues dans le rapport Goldstone. L’U.E et la Belgique font tout pour éviter que la Palestine ratifie le statut de Rome et devienne membre de la Cour pénale internationale. Une des seules pistes possibles pour qu’Israël soit comptables de ses actes et qu’il ne puisse plus jouir de cette impunité.

Le but du Tribunal est d’« écouter les récits des sans paroles » (Dr Mads Gilbert), de relater les témoignages face à la réalité des événements, afin de mettre fin à l’impunité et de permettre le respect du droit international et des droits civiques, à l’égard des Palestiniens des territoires occupés.

Présentation de l’auteure de l’article et partage de son point de vue: 

Dorothée Sudan, étudiante en sciences politiques à finalité en action humanitaire, à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve. Dans le cadre de mon stage à la CNAPD et étant consciente des violations des droits de l’Homme, du blocus de plus d’un million et demi de personnes dans la bande de Gaza (depuis plus de 50ans), cet article est l’occasion d’informer et de sensibiliser l’opinion publique de l’existence du TRP afin de rappeler les exactions commises et l’importance d’une justice équilibrée.

Il est très frappant de constater le peu d’informations véhiculées dans les médias, ou la non-information. Un autre problème se situe également dans la neutralité académique, au sein des Universités, ne mettant pas en évidence les violations et les massacres perpétués par Israël. Il faut informer et sensibiliser l’opinion publique des faits réels ; la « fierté d’être raciste » est permise et consentie pour Israël. Les États-Unis et certains États européens s’engagent dans la «coalition internationale» pour contrer l’État Islamique en Irak et soi-disant «protéger» les minorités religieuses et ethniques d’Irak. À côté de cela, ces-mêmes États se rendent complices des crimes commis envers les Palestiniens.

Injustice et discrimination. Politique du deux poids deux mesures. Pourquoi ? Pour des intérêts géostratégiques.

Étant donné que les États ne prennent pas leurs responsabilités dans le respect du droit international, c’est à la société civile d’entreprendre des campagnes pour la justice et mettre fin au régime israélien d’apartheid. Il est primordial de soutenir le « mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions » (BDS) et de permettre l’aboutissement des actions en justice.

Citation de Roger Walters, musicien, ancien membre de Pink Floyd

My recent trip to Bruxelles was very moving. To listen to the testimony of some of those present in Gaza during the euphemistically named Operation Protective Edge, July and August 2014 was deeply disturbing. I am still non plussed by the acquiescence of the governments of the USA, UK and EU to the policies of the current Israeli administration. Should we encourage our leaders to sue for a peaceful solution or not? Here is a link to the findings of The Russell Tribunal on Palestine emergency session 2014.

Please study these findings and any rebuttals and then make up your own minds. Whatever you decide, let us all agree that, « To stand by silent and indifferent is the greatest sin of all. »

Love

Pour plus d’informations…

Image : Les jurés au travail (pour connaître la liste complète, cliquez ici). 

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