La violente agression russe sur l’Ukraine a légitimement suscité une intense émotion. Une émotion suivie d’un élan de solidarité internationale qui a de quoi nous rassurer, ne serait-ce qu’un peu. A la CNAPD, en tant que mouvement pour la paix et la démocratie, nous avons évidemment été aussi profondément ébranlé.e.s par cette explosion de violence et cette violation flagrante du droit international de la part de la Russie. Mais, au-delà de l’émotion et de l’élan de solidarité pour le peuple ukrainien, notre coordination a rapidement du faire face à certaines tensions sur la position à adopter face à cette crise d’ampleur. Les frictions, tensions, incompréhensions et frustrations doivent cependant pouvoir faire place au dialogue. Des tensions d’autant plus fortes que les attaques venues de l’extérieur se sont vite fait sentir. En temps de guerre, il n’est pas bon d’être pacifiste. Lorsque les armes grondent et que l’appel à l’union sacrée retenti, les pacifistes sont souvent les premiers à être montrés du doigt pour leurs positions jugées trop critiques. Lorsque la guerre explose, il est pourtant encore plus urgent de continuer à mettre le doigt là où ça fait mal et de rappeler que la paix ne se construit pas en faisant la guerre. Une mission dont la CNAPD tâche de s’acquitter tout en remplissant son rôle de coordination, rassembleuse et conciliatrice des différents points de vue qui font notre richesse. L’urgence de la situation ne peut nous dispenser du temps long de l’analyse, seule capable de nourrir un véritable projet pacifiste. Il est évident que nous condamnons avec la plus grande fermeté l’agression russe contre l’Ukraine. Mais que cela ne nous empêche de continuer à travailler sur les causes profondes de la violence et d’alerter sur les dangers des guerres. Le rôle déstabilisateur de l’OTAN dans la crise qui nous occupe ne peut être oublié. Nous ne pouvons non plus fermer les yeux sur les risques de proliférations d’armes légères qui ne manqueront pas de disparaitre dans la nature après le conflit. Un danger que la Belgique participe directement à alimenter en livrant des armes à l’Ukraine. La menace du recours à l’arme nucléaire ou d’un accident nucléaire ne fait qu’augmenter de jour en jour. Le conflit en Ukraine pose aussi d’importantes questions sur la politique européen d’accueil des personnes en migration en rendant encore plus visible les discriminations vécues par certaines personnes en exil. Lorsque les armes s’emballent, il devient encore plus urgent de s’engager radicalement et résolument dans le travail de la paix et de la démocratie. Un combat que la CNAPD continuera de mener, de manière collective et inclusive avec tous ses membres, dans la recherche de l’échange et du dialogue constructifsCoralie Mampaey

2 thoughts on “Travailler à la paix en temps de conflit armé, pas une mince affaire

  1. Anna-Maria De Witte dit :

    Merci de penser à propager la paix avant tout! Une volontaire gandhienne

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