Afficher l’image source  Afficher l’image source  Afficher l’image sourceBruxelles, le 22 octobre. Amnesty International (AI), la Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie (CNAPD) et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) regrettent la décision de la Région wallonne et de son Ministre-président, Willy Borsus, de se limiter à « examiner les futures demandes de licences d’armes avec la plus grande circonspection » et de préférer privilégier une concertation européenne à la suspension unilatérale des ventes d’armes à l’Arabie saoudite, comme viennent visiblement de le décider d’autres pays européens, dont l’Allemagne.« Monsieur Borsus et le gouvernement wallon disposaient d’une opportunité unique de cesser leur commerce immoral et irresponsable avec l’Arabie saoudite, mais ils ont choisi de ne pas la saisir », regrettent les organisations. « Si les États occidentaux s’émeuvent à juste titre de de l’assassinat brutal de Jamal Khashoggi, ils oublient un peu vite que de nombreux militants croupissent dans les geôles du pays, subissent des actes de torture, sont persécutés, voire exécutés, pour avoir fait usage de leur liberté d’expression. Ils oublient également que Riyad mène une coalition responsable de crimes de guerre au Yémen et que son implication dans ce conflit serait intenable sans le soutien matériel, politique et technologique qu’ils lui apportent. »Cela fait plusieurs mois maintenant que les organisations demandent à la Wallonie que des mesures concrètes soient prises pour garantir plus de transparence dans la procédure d’octroi des licences d’exportation d’armes, dont l’opacité permet que des armes wallonnes arrivent dans les mains de pays se rendant responsables de crimes de guerre, alors même que le Traité sur le commerce des armes, signé et ratifié par la Belgique, la Position commune du Conseil de l’UE sur le contrôle des exportations d’équipements militaires et le propre décret de la Région wallonne interdisent de tels transferts.Toutes les instances compétentes, qu’elles soient des Nations Unies, de l’UE ou de l’Etat fédéral, sans bien entendu oublier les ONG, ont demandé et demandent qu’un embargo soit mis sur pied vis-à-vis de l’Arabie saoudite.« La justification de Monsieur Borsus quant au fait de préférer une concertation européenne à la suspension unilatérale des ventes d’armes à l’Arabie saoudite ne tient pas. Les mécanismes européens prévoient justement qu’un embargo de fait existe au niveau de l’UE sur tous les types d’armes qui auraient fait l’objet d’un refus d’exportation de la part d’un de ses membres. La région wallonne peut donc, seule, amorcer cet embargo vis-à-vis de l’Arabie saoudite », expliquent encore les organisations.Pour rappel, la CNAPD et la LDH, avec le soutien d’Amnesty International, ont introduit, en décembre 2017, plusieurs recours contre les décisions du Ministre-Président d’octroyer des licences d’exportation vers l’Arabie Saoudite, recours qui ont abouti à la suspension de ces licences par le Conseil d’État. Ces dernières avaient été octroyées alors que le bilan peu réjouissant du régime saoudien était connu et documenté depuis de nombreuses années.Parallèlement, plus de 50 000 personnes en Belgique francophone ont signé une pétition lancée par Amnesty demandant à la Région wallonne de suspendre ses transferts d’armes à des pays responsables de violations du droit international humanitaire et des droits humains, comme, justement, l’Arabie saoudite.Pour plus d’informations, veuillez contacter :
  • le Service presse d’Amnesty International Belgique francophone (0483 00 15 67)
  • Samuel Legros, Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie (0484 64 57 92)
  • Manuel Lambert, Ligue des Droits de l’Homme (0479 86 90 81)
   

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