Communiqué de presse: Les banques sont de plus en plus anti-nucléaires dans le monde entier, mais en Belgique…

Le nombre d’institutions financières qui se distancient des armes nucléaires est en augmentation au niveau international. Telle est la conclusion du nouveau rapport « Don’t bank on the Bomb » (Ne misez pas sur la bombe) de l’organisation néerlandaise Pax et de la campagne internationale contre les armes nucléaires ICAN.Selon ce rapport, 109 institutions financières ont désormais élaboré des politiques visant à limiter ou à exclure les investissements dans des entreprises impliquées dans le développement, la production, les essais, l’entretien et le stockage d’armes nucléaires. C’est 11 de plus que l’année dernière, et trois fois plus qu’en 2014, lors de la première édition du rapport.Cette année, le rapport souligne le fort impact qu’a eu le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) sur les institutions financières. En effet, depuis son entrée en vigueur en 2021, on constate une nette accélération quant au refus d’investir dans le secteur de l’armement nucléaire. En 2018, 66 institutions financières avaient imposé des restrictions sur les investissements dans les entreprises productrices d’armes nucléaires. C’est presque le double aujourd’hui.Les institutions financières belges en demie-teinte Côté belge, un fait remarquable est mis en exergue dans le rapport 2023: la banque VDK rejoint pour la première fois le “Hall of Fame”. Cela signifie que la banque a une politique d’investissement qui exclut totalement les investissements directs ou indirects dans la production d’armes nucléaires.Malheureusement, VDK est la seule institution mise en avant par le rapport pour son exemplarité en matière de restriction sur les investissements.Contrairement aux années précédentes, KBC ne figure plus parmi les meilleurs élèves de la classe. KBC a pourtant été l’une des premières banques au monde à faire référence au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires dans sa politique d’investissement et elle s’était engagée à ne plus investir dans des entreprises directement ou indirectement liées à la production d’armes nucléaires. Malheureusement, elle destine toujours 33,5 millions d’euros de ses ressources à de telles entreprises (principalement Boeing et Honeywell) par l’intermédiaire de ce que l’on appelle des « fonds indexés ».La politique d’investissement de la Banque Degroof Petercam présente également des lacunes. En référence au TIAN, la banque exclut certes les investissements dans les armes nucléaires, mais cette interdiction ne concerne pas les entreprises qui tirent moins de 10 % de leurs revenus de ces armes. Ainsi, Degroof Petercam investit encore 45 millions d’euros dans des entreprises telles qu’Airbus, Safran et Raytheon Technologies.Enfin, plusieurs banques n’appliquent aucune restriction à leurs investissements dans le secteur de l’armement. C’est le cas de la BNP Paribas Fortis, filiale belge de la banque française BNP Paribas, ou encore d’ING. A noter qu’avec la Deutsche Bank, la BNP Paribas compte ainsi parmi les plus grands prêteurs européens aux entreprises productrices d’armes nucléaires.Il reste encore un long chemin à parcourir pour abolir les armes nucléaires, mais le nouveau rapport Don’t Bank on the Bomb montre déjà que ces armes perdent de leur légitimité dans le secteur financier.La Coalition belge contre les armes nucléaires reste vigilante quant aux politiques d’investissement des institutions financières nationales.  

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