/  Communiqué de presse /

« Plus jamais ça » (trad en néerlandais : nooit meer oorlog). Le 11 novembre rappelle l’horreur de la guerre, le sacrifice d’innombrables jeunes dans notre pays et l’engagement sociétal à tout faire pour ne plus en arriver là. Le 11 novembre consacre l’engagement pour la paix. C’est pourtant autour de cette date hautement symbolique que Théo Francken a choisi de faire parvenir un courrier à 130.000 jeunes de 17 ans (belges et résidents européens et suisses en Belgique) pour les inviter à postuler pour une des 500 places disponibles pour le nouveau « service militaire volontaire » ; et espérer faire gonfler, par-là, les réserves de l’armée belge.  Voilà l’objectif prioritaire du gouvernement, en dehors de tout le storytelling sur l’engagement des jeunes, l’appel de l’aventure ou l’apprentissage de la citoyenneté. Comme le rappelle l’armée belge et le ministre Francken, « le service militaire volontaire […] est crucial pour [le] développement [de la réserve] et son renforcement, car il permettra de l’alimenter en personnes formées et motivées ». 

Malgré le poids et la gravité de cette nouvelle dynamique, le Parlement fédéral a donc voté mi-octobre, à la fin d’une procédure étonnamment « en urgence », la loi permettant à l’armée belge d’avoir accès aux données personnelles de mineurs d’âge et de s’adresser directement à eux. Un courrier qui sera envoyé, d’après la loi, chaque année pendant 10 ans. Tant pis pour le débat démocratique, tant pis si tous les avis rendus vis-à-vis de la proposition de loi étaient unanimement négatifs et tant pis si certains de ces avis pointaient même son anticonstitutionnalité. Malgré le nombre limité de places pour la quantité stratosphérique d’invitations, la promesse d’un salaire élevé (2000 € nets) risque fort d’exploiter la précarité des jeunes et de rendre le discours militariste socialement acceptable auprès d’une génération en quête de sens et de stabilité socio-économique. 

Notre nouvelle plateforme « Service for peace » regroupe des organisations de jeunesse francophones et néerlandophones mobilisées contre ce « service militaire volontaire ». Par cette nouvelle dynamique, nous entendons porter nos inquiétudes communes vis-à-vis de cette entreprise de normalisation progressive du réflexe militaire auprès des jeunes et dénoncer l’instrumentalisation d’une génération déjà fragilisée par la précarité, les inégalités et l’urgence climatique, à qui l’on propose désormais de trouver un sens à travers l’engagement militaire, au détriment de leur émancipation citoyenne et au détriment d’autres formes d’engagement sociétal, pérennes et solidaires. 

La plateforme d’organisations de jeunesse « Service for peace » développe des outils avec les jeunes en vue d’élargir l’opposition à ce « service militaire volontaire ». Elle propose des moments d’échanges et de débats avec les jeunes. Elle développe également des outils de mobilisation, de communication et de sensibilisation. Comme par exemple une contre-lettre, rédigée par des jeunes, que toute personne peut signer afin de signifier au gouvernement, leur refus de s’engager.  

Face à la « nouvelle culture pansociétale de la sécurité » promue par l’Arizona, la plateforme « Service for peace » rappelle l’urgence de défendre la culture de la paix et de la diplomatie, en faisant honneur à notre devoir de mémoire, et de rappeler que la sécurité humaine se construit d’abord par la justice sociale, l’éducation, la coopération et la paix. 

Contact presse FR : Samuel Legros (CNAPD) – samuel.legros@cnapd.be – 0484/64.57.92

Premières associations signataires de la plateforme : Arc-en-ciel, CJC, CNAPD, Comac, C-Paje, EcoloJ, Intal, JAgora, Jeunes CSC, Jeunes FGTB, Jong Groen, MJS, Quinoa, Les ambassadeurs d’expression citoyenne, Redfox, SCI-Projets internationaux, Scouts et Guides pluralistes, Tumult vzw, Uit de Marge vzw, Vrede vzw

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