La guerre serait le prolongement de la politique. Elle en est plutôt la négation. Ce qu’elle est bien, c’est la manifestation paroxystique du patriarcat viriliste et guerrier. Le ton monte, les muscles se bandent, les torses se bombent et les armes parlent. La parole critique est quant à elle confisquée, silencée. L’échange d’idées remplacé par des combats de coqs violents et stériles. Si la brutalité prend toute son ampleur sur le champ de bataille, c’est partout que la violence se répand. Dans le musèlement de toute idée divergente au nom d’un va-t’en-guerre primaire et destructeur. Jusque dans nos milieux militants et associatifs où les divergences s’expriment désormais avec violence à coups d’articles et postes incendiaires et diffamatoires sur les réseaux sociaux. Mais comment peut-on prétendre défendre un idéal de paix tout en reprenant et cautionnant les codes du patriarcat le plus crasse ? La défense de la paix, de la solidarité avec les peuples, ne peuvent s’exprimer dans la violence du propos et dans le dénigrement haineux.Peut-être un reste de naïveté… Mais je ne parviendrai décidément jamais à m’expliquer comment une telle violence des propos peut naitre et continuer à vivre chez celles et ceux qui prétendent défendre des idéaux de paix et de justice. Comment de tels dialogues de sourds peuvent-ils encore se prévaloir des apanages du débat ? Suivant l’injonction mise à toutes les sauces, peut-être devrions-nous commencer effectivement à vraiment balayer devant nos portes. En commençant à nous appliquer à nous-mêmes les grands idéaux que nous prétendons défendre. En refusant les codes violents du patriarcat. Car oui, ce sont bien eux qui nous poussent à nous invectiver de la sorte. Et en construisant enfin collectivement de véritables alternatives à la réponse guerrière, des alternatives capables d’assurer la sécurité et l’émancipation des peuples et des personnes. Dans l’écoute véritable et une démarche sincère, respectueuse et radicalement engagée vers la paix et la justice sociale.Qu’on ne me fasse pas de procès d’intention. Ce coup de gueule est simpliste. Il n’a pas vocation à détricoter les causes des guerres que nous vivons. Il ne nie certainement pas l’abject brutalité et l’horreur que vivent les peuples en guerre, en Ukraine et ailleurs. Bien au contraire ! Mais une chose est sûre. C’est bête de simplicité, mais il est toujours utile de le rappeler.  En nous tirant dans les pattes de la sorte, nous n’aidons certainement pas celles et ceux qui subissent de plein fouets les destructions de la guerre. Nous ne servons la cause de personne. Ah oui, si. Celle du patriarcat, du capital, du colon et leur complexe militaro-industriel décidément bien en forme !

Coralie Mampaey

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