Épisodiquement, les événements nous rappellent la fragilité du fil sur lequel nous continuons d’avancer en funambule. Le dernier de ces événements est peut-être la révélation d’utilisation d’armes belges par des groupes combattants russes d’extrême droite sur le territoire russe.En soi, il n’y a rien d’étonnant dans cette révélation, écrite dans l’ADN de la circulation des armes légères dans le monde. Ce qui peut étonner, par contre, c’est de continuer à trouver cela étonnant. N’est-ce pas en effet le signe que le débat public autour du soutien militaire de la Belgique et de ses alliés est biaisé ? Ce soutien militaire n’est en effet pas présenté, discuté et débattu avec toutes les implications qu’il engage et en considérant toutes les potentialités qu’il renferme.Or, dans son travail de veille et de mobilisation pour la paix et contre la guerre, la CNAPD continue d’estimer que ces implications et les potentialités de la guerre commandent la recherche de solutions qui nous en éloignent le plus vite et durablement possible. C’est pourquoi, avec d’autres associations de la société civile belge, la CNAPD vient de soumettre une note politique dans laquelle sont formulées dix recommandations, pistes de réflexion et préoccupations pour la paix en Ukraine. Vous pouvez lire cette note dans ce numéro de notre paix-riodique.Les organisations signataires veulent insister sur l’objectif central et primordial de mettre fin à la guerre dès que possible, et ceci afin d’éviter de nouvelles effusions de sang et de nouvelles destructions en Ukraine. Elles veulent rappeler, aussi, les conséquences extrêmement dangereuses d’une prolongation de cette guerre pour l’Europe et le reste du monde.La note politique réitère la condamnation de l’agression russe contre l’Ukraine. Les recommandations qu’elle renferme poursuivent l’objectif de respect du droit international, dont l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Pour atteindre cet objectif, les associations appellent une nouvelle fois à un cessez-le-feu rapide qui pourra créer un espace diplomatique pour les négociations en vue de trouver la solution la plus juste et la plus durable.La note présente d’autres doléances et recommandations en lien avec la guerre. Celles-ci concernent l’accueil des demandeurs d’asile et des objecteurs de conscience, la dégradation de l’environnement, l’impact sur les pays du Sud global ou encore l’augmentation vertigineuse des dépenses en armement. La note demande, également, que le gouvernement belge soutienne un audit de la dette ukrainienne et renforce son soutien financier non-militaire à l’Ukraine, notamment sur le plan humanitaire et de la reconstruction.Continuer la logique du soutien militaire maximaliste, c’est faire le pari d’éventuelles victoires militaires ukrainiennes. Un pari dont personne ne peut vérifier les pronostics mais dont chacun sait les violences et la destruction qu’il prolonge. Il faut lui préférer le pari de la diplomatie. Pour la paix en Ukraine comme pour tous ces enjeux existentiels que notre monde doit affronter, en commun, d’urgence.Samuel Legros

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