Chaque 18 décembre, c’est la journée internationale pour les droits des personnes en migration. Cette date nous rappelle que la migration, la mobilité humaine fait partie intégrante de l’histoire du monde, et que chaque personne en migration (quels que soient ses origines ou son statut) doit bénéficier des mêmes droits et du même accueil.

Le monde dans lequel nous vivons est un monde de frontières et de murs, de contrôles et de procédures administratives. Le droit de voyager, de circuler et de s’installer où on le souhaite n’est pas le même pour tout le monde. Les populations « occidentales » – majoritairement blanches, riches, avec les « bons papiers » – ont le droit de se mouvoir presque partout. On les appelle « expatrié·es ». Les autres – majoritairement non-blanc·hes, avec la « mauvaise » situation sociale et le « mauvais » passeport – n’ont pas les mêmes droits pour se mouvoir. On les appelle « migrant·es », mot devenu péjoratif, criminalisé. Ces personnes sont abandonnées à leur sort dans les parcours migratoires et traversées. Abandonnées à leur sort dans les parcours administratifs d’« accueil ».

En tant qu’organisation antimilitariste, nous nous inquiétons de la militarisation toujours plus grande des frontières, belges et européennes, notamment par la police belge et par les soldat·es de l’agence européenne Frontex. Le contrôle des frontières entretient une logique de guerre permanente contre les personnes en migration : surveillance armée, refoulements, enfermements, morts, … Cette militarisation aux frontières ne protège rien : elle criminalise la mobilité, fabrique de la peur et légitime des violences d’État. Et à l’intérieur des États, la criminalisation continue : le gouvernement Arizona autorise les « visites » domiciliaires, qui permettront l’arrestation des personnes dans leur propre maison. La police arrête déjà ces personnes sur leur lieu de travail, dans la rue, dans les gares, dans les transports, …

Les valeurs antimilitaristes, c’est refuser cette logique sécuritaire qui traite des vies humaines comme des menaces. La paix passe par la démilitarisation des frontières, par l’accueil et la solidarité, et par la fin de la criminalisation des personnes qui cherchent simplement à vivre où elles le souhaitent. Car la militarisation des frontières tue.

Personne n’est illégal·e. 

  • Pour en savoir plus, suivez les associations et collectifs belges qui luttent en soutien aux personnes en migration : la Voix des Sans-Papiers, le CIRÉ, la coalition Move, Myria, Abolish Frontex Belgique, Getting the Voice Out, la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés, SINGA Belgique, le Front Solidarité Migration du réseau ADES, …
  • Ce jeudi 18 décembre, Abolish Frontex propose un atelier participatif contre le régime des frontières (19h – 198 rue de Mérode, à Saint-Gilles)

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