/ Edito /

La Belgique abrite des armes nucléaires états-uniennes depuis plus de 60 ans et l’arrivée de nouvelles armes, plus faciles à déployer, est imminente. Que ce soit dans les années 1960 ou récemment dans le cas des B61-12, c’est dans le secret que le gouvernement belge a décidé d’accueillir des armes nucléaires états-uniennes sur son territoire. Pas de consultation publique, pas de débat au Parlement. Rien. 

Le gouvernement se moque-t-il de la démocratie ? Pourquoi les députés belges laissent-iels le gouvernement prendre des décisions d’une telle importance sans qu’iels soient consulté.es ?

Posséder une bombe nucléaire sur notre territoire nous met en danger. Croire que nous sommes protégé.es par l’arme nucléaire nous met en danger. La dissuasion est un mythe qui nous met en danger. Personne n’est capable d’assurer que les armes nucléaires nous protègent. Pas même Alain de Nève, chercheur à l’Institut royal supérieur de défense, qui admettait lors d’une audition devant la commission des relations extérieures à la Chambre des Représentants en octobre dernier, qu’il n’existait aucune preuve de l’efficacité de la dissuasion nucléaire. 

Les risques en revanche sont certains, attestés. Les menaces d’utilisation récurrentes. Les accidents également. D’après le Bulletin of the Atomic Scientists, lequel fait autorité en la matière, le risque d’utilisation des armes nucléaires, intentionnel ou non, n’a jamais été aussi élevé. 

Les états dotés de l’arme nucléaire, au lieu d’œuvrer pour un désarmement progressif comme ils s’y sont engagés en signant le Traité de Non-Prolifération il y a plus de 50 ans, sont en train de moderniser et étendre leurs arsenaux. 

Alors que le nombre d’armes nucléaires dans le monde a été divisé par 5 entre 1986 et 2021, passant de plus de 60.000 à moins de 13.000 armes, nous assistons depuis deux ans au réarmement de toutes les puissances nucléaires, avec un nombre d’armes prêtes à être utilisées en augmentation. L’arrivée de nouvelles bombes en Belgique s’inscrit dans cette nouvelle course à l’armement.

Or, non seulement les bombes états-uniennes ne nous protègent pas, non seulement elles nous mettent en danger dans le cadre d’une utilisation volontaire ou non de ces armes, mais en plus, en confisquant des milliards d’euros d’investissement (pour les avions de chasse capables de les larguer notamment) elles retardent des mesures urgentes et radicales pour faire face à la plus grande source d’insécurité à laquelle notre pays et le monde sont et seront confrontés dans les prochaines années : le réchauffement climatique et l’appauvrissement de la biodiversité. 

Mesdames et messieurs le premier ministre, les vices-premiers ministres, ministres, députés, membres de cabinets, futurs députés, bourgmestres et échevin.es on en parle ?

Pour informer, s’informer, et réclamer un débat démocratique à la hauteur de l’enjeu que représentent les armes nucléaires, nous organisons plusieurs évènements dans les prochains mois, dont deux en avril, le 17 à Bruxelles et le 21 à Kleine-Brogel. 

On compte sur vous. Le déni démocratique quant aux armes nucléaires n’est possible que dans le silence des citoyen.nes. Alors pour imposer les armes nucléaires dans l’agenda politique et pour dire non aux armes états-uniennes en Belgique, rendez-vous les 17 et 21 avril. On vous attend nombreux.

Plus d’infos dans les autres articles de cette newsletter. 

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