
L’accord de Gouvernement a été rendu public en octobre 2014. Il a suscité beaucoup de réactions. La CNAPD a analysé consciencieusement les passages du document qui concernent les questions de paix, de démocratie et de citoyenneté.
Nous diffusons ici, et via les réseaux sociaux, notre note d’analyse, présentée sous forme de fiches simples à lire et à comprendre pour les citoyens. Nous comptons sur vous pour amplifier cette diffusion en les partageant un maximum. Nous devons informer et sensibiliser un maximum de personnes sur les politiques contre-productives de notre Gouvernement.
Sécuritaire et militariste, voilà notre gouvernement. Mobilisée et vigilante, voilà notre coordination.
Pour plus d’informations, vous pouvez lire la note de la CNAPD sur l’accord de Gouvernement et notre mémorandum.
L’accord de gouvernement en matière de radicalisation nous interpelle à plus d’un titre. Les réponses se montrent uniquement répressives, à l’exception d’un énigmatique dialogue entre les responsables religieux et la société civile, alors qu’il s’agit d’un phénomène complexe, dont les causes sont à chercher, entre autres, dans un certain type d’organisation sociale de l’espace qui évite ou empêche la mixité sociale et donc crée une ségrégation socio-spatiale.
La radicalisation est un mot qui suscite beaucoup d'émotion et derrière lequel se trouve un phénomène très complexe (lire aussi l'article "la radicalisation, un processus complexe" de Julianne Laffineur, chercheuse à l'UCL).
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Selon l'accord, la Belgique va s'impliquer davantage militairement dans cette guerre sans fin au sein de la mission de l’OTAN sur place. Or en 13 ans, cette mission n'a atteint aucun des objectifs fixés au préalable. Tous les indices soulignent avec caricature, l’inefficacité de la stratégie militaire dans le pays!
Illustrant la tendance de ce Gouvernement à solidifier son partenariat avec l’OTAN au détriment d’autres institutions régionales et internationales, l’accord de Gouvernement stipule que la mission belge au Liban, où les soldats participent comme casques bleus à une mission de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU, sera abandonnée au profit d’une mission de l’OTAN en Afghanistan.
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Dans l'accord de Gouvernement, la Défense est véritablement présentée comme un Ministère des forces armées. Concernant l'entrée en guerre de la Belgique, il y a un vrai manque de transparence démocratique dans une décision lourde de sens, et de conséquences, pour la population belge. La CNAPD mènera une campagne pour veiller à la modification de l’article 167 de la Constitution, afin que la dynamique démocratique joue son rôle de veille des intérêts de la Nation.
Aucune condition stricte n’est posée dans l’accord de gouvernement concernant l’entrée en guerre de la Belgique. Sous quelles conditions le Gouvernement peut-il envisager l’utilisation des forces armées belges ? Aucun garde-fou n’est posé. Le Gouvernement ne présente même pas un mandat des Nations-Unies comme étant une condition sine qua non de sa participation à des interventions militaires. C’est un message extrêmement dangereux qui tend à annihiler, en Belgique, le travail d’édification d’un ordre réellement multilatéral, plus juste et plus stable.
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Le chemin vers la privatisation des forces armées se renforce dans l'accord. Or il faut faire preuve de la plus grande vigilance face aux risques de dérives que cela peut entraîner.
Les dangers de la privatisations de la guerre sont incalculables. Pour n’en citer que quelques-uns, et non des moindres : le caractère commercial de l’activité de ces sociétés de sécurité privée implique que celles-ci sont amenées à répondre à tout appel d’offre, peu importe les parties dont il émane, peut-être de deux parties à un même conflit, ainsi que le risque de voir une fuite des professionnels de l’armée vers les milices privées moins contrôlées, qui offrent des salaires beaucoup plus attractifs.
La CNAPD avait déjà alerté l'opinion publique du tournant de la législation belge en ce sens: "La Belgique, à son tour, entame la privatisation de l’armée".
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La Politique Internationale d'un Etat est un bon indicateur des valeurs qu'il entend défendre. On peut donc s'interroger en voyant la place que l'accord de Gouvernement laisse à des institutions comme l'OTAN, alliance de 28 pays, qui favorise les réponses militaires aux crises, au détriment de l'ONU, véritable institution à caractère universelle qui pense qu'une paix durable s'obtient par la voie diplomatique du dialogue.
L'OTAN est une institution dont le rôle flou questionne la CNAPD à plus d'un titre depuis la fin de la guerre froide. Nous vous invitons également à lire l'article à ce sujet et/ou à commander notre brochure "OTAN, du bouclier à l'épée".
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En termes de désarmement et de non-prolifération nucléaire, la CNAPD constate avec regrets que la Belgique prend si peu en considération le Traité de Non-Prolifération, dont elle est pourtant partie. La mise sur le même pied dudit TNP et du concept stratégique de l’OTAN est un non-sens théorique, qui ne peut avoir comme effet que de renforcer le rôle de la dissuasion nucléaire de l’OTAN en amoindrissant automatiquement la fragile valeur contraignante du TNP.
Depuis plus de 40 ans, la CNAPD est au premier plan quand il s'agit des armes nucléaires. Ces armes sont dangereuses, inhumaines, illégales, inutiles et coûteuses.
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40 nouveaux avions chasseurs-bombardiers pour l’armée belge. Dépense justifiée ou argent gaspillé ? Plus de 6 milliards d'euro affectés à cet effet, alors que les secteurs de l'éducation, de la culture et de la santé doivent se serrer la ceinture. S'agissant de l'argent public, l’État se doit de le gérer en bon père de famille. Pour la CNAPD, en choisissant d'investir dans le secteur militaire, l’État est défaillant vis-à-vis de la population belge.
De nouveaux avions de chasse F-35, signifient également améliorer la capacité de dissuasion nucléaire américaine, puisque ce sont des bombes atomiques américaines qui se trouvent sur le territoire belge (bombes qui pourront être larguées par ces avions). Un investissement non seulement coûteux, donc, mais pas seulement, parce que ces armes sont dangereuses, inhumaines, illégales, inutiles et coûteuses. Suivez, à ce propos, la campagne contre l'achat de nouveaux avions de chasse.
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