L’urgence de la démilitarisation

« Le monde marche, alors qu’il faudrait sprinter ». Voilà comment le GIEC conclut son sixième rapport sur le réchauffement climatique paru en mars 2023, 9 ans après le précédent. Ce rapport confirme que la température à la surface du globe a augmenté de 1,1°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Une hausse causée « sans équivoque » par les activités humaines et principalement par les émissions de gaz à effet de serre. Chaque dixième de degré supplémentaire de réchauffement entraînera des conséquences « plus graves que ce qui avait été estimé dans le précédent rapport », dit le groupe d’experts. Or, nous savons que le réchauffement de la planète va se poursuivre à court terme et devrait atteindre 1,5°C avant 2030. Pour la suite, le GIEC présente plusieurs scénarios dépendant de l’évolution de nos émissions de gaz à effet de serre. Si ces dernières sont faibles, il sera possible de limiter le réchauffement sous 2°C. Pourtant, les politiques actuellement en œuvre nous mènent à un réchauffement de 3,2°C en 2100. C’est-à-dire un monde invivable. 

Afin d’assurer «un futur vivable», le rapport du GIEC rappelle que les 10 années qui viennent sont cruciales et souligne de ce fait la nécessité d’«enfin agir radicalement». «Des solutions existent» mais celles-ci doivent être «rapides et profondes». 

La militarisation continue de notre planète et la division internationale qu’elle entraîne inévitablement sont le résultat de choix politiques. Des choix politiques en contradiction profonde avec l’urgence de l’atténuation et de l’adaptation aux dérèglements climatiques. Plutôt que d’assumer le poids très significatif de l’activité militaire dans la pollution et le dérèglement de climat, les États préfèrent le nier en le maintenant inexistant dans les rapports officiels. Ce faisant, la pollution de l’activité militaire est également quasi inexistante dans les débats publics, sinon à la marge. 

La pollution liée aux activités militaires est un fantôme qu’il est urgent de dévoiler.

Comme le souligne cette brochure, l’activité militaire des États de la planète, et les guerres, sont responsables d’au moins 6,5% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre. Elles détruisent les écosystèmes, elles ravagent des villes et des populations, elles éloignent l’un de l’autre les États de la planète que tout, au contraire, devrait rapprocher. 

Rien ne permet malheureusement d’envisager un changement de paradigme quand tous les signaux, déclarations et actes vont dans le sens d’une accélération de cette logique délétère. La fin de la Guerre froide au début des années 1990 a permis d’entrevoir qu’il était possible pour les grandes puissances de négocier et de s’entendre pour réduire les dépenses militaires et améliorer la collaboration. Ce moment semble aujourd’hui plus éloigné que jamais. Il est impératif, dans l’intérêt de toutes et tous, de se réapproprier cette opportunité.

Pour présenter ce travail, une conférence est organisée le 05 décembre à 18h au Pianofabriek présentée par Samuel Legros de la CNAPD. Maïté Bol du GRIP & Laëtitia Sédou, responsable du programme UE à l’ENAAT, interviendront lors de cette conférence.

Plus d’informations sur la page de l’évènement.

La brochure est disponible ci-dessous en pdf et est également disponible version papier à la demande. Contactez-nous à info@cnapd.be .