La CNAPD est une organisation du mouvement de la paix belge. Son équipe et ses associations membres maintiennent une réflexion constante sur la paix et les conditions de sa réalisation. 

Or nous constatons que les conflits sont réglés par la violence dans la majorité des cas, aussi bien dans le cadre de nos relations interpersonnelles, où nous avons tendance à vouloir établir des rapports de domination et régler nos différends par la force plutôt que par la négociation, le dialogue ou la coopération, que dans le cadre des relations internationales, où les interventions militaires sont le plus souvent privilégiées comme outil de résolution des conflits, au détriment des moyens diplomatiques. 

Si les violences physiques sont relativement faciles à objectiver par rapport aux violences structurelles ou symboliques et sont par conséquent fréquemment analysées et discutées, il nous est apparu que ces dernières, les violences structurelles et symboliques, imputables aux logiques de domination, étaient en revanche largement absentes des considérations pacifistes. D’où cette brochure, « Logiques de domination. Dominations logiques ? », dont l’objectif est de mettre en lumière les dominations sociologiques et les violences qu’elles engendrent en tant qu’obstacles au développement d’une culture de paix durable dans nos sociétés. 

En vous souhaitant une lecture enrichissante,

L’équipe de la CNAPD

Fiche introductive

Cette première fiche présente les questionnements et réflexions qui sous-tendent les différentes fiches de l’outil. Quel est le lien entre la paix et les dominations ? Quand on parle de violences, et d’absence de violences, de quelles violences s’agit-il ? La sécurité humaine ouvre-t-elle la voie vers le dépassement des dominations ?

Domination par la race

Construit comme une évidence biologique, le concept de « race » est aujourd’hui délégitimé. Et pourtant, dans le champ social, qui pourrait nier que la « race » existe et opère la discrimination ?

Domination de classe

Apparemment, les classes sociales n’existent plus. Elles ont disparu du champ social. Disparition naturelle ou disparition intéressée ? Faut-il travailler à re-construire une conscience de classe et ré-analyser la champ social aussi sous le prisme de la conflictualité de classe.

Domination patriarcale

Le patriarcat, la domination masculine, se maintient et justifie l’appropriation qu’il fait du corps des femmes, des enfants et de l’ensemble du vivant, grâce à ce que l’historienne Christelle Taraud appelle le continuum féminicidaire et qui « articule, de la naissance à la mort, toutes les violences faites aux femmes, prenant des formes plus ou moins subtiles et variant selon les sociétés ». Pour lutter contre le partiarcat, comment donc briser ce continuum ?

Domination sur l’environnement

L’être humain a voulu dominer les lois de la nature. Comment diable nourrissons-nous encore aujourd’hui les causes anthropiques dont on sait qu’elles nous tuent de plus en plus vite ?

Domination du néo-libéralisme

Le néolibéralisme, qui veut réguler jusqu’aux aspects les plus intimes de nos vies et nous réduire à des individus libres sans véritables liens sociaux, ne permet pas de répondre à nos besoins les plus élémentaires. Même, il restreint drastiquement nos capacités à les rencontrer. Comment se fait-il donc que ce modèle se soit si vite généralisé, s’imposant grâce à un discours le présentant comme la seule alternative ?

Dominations & sécurité

Militarisme et sécuritarisme. Que ne ferions-nous pas « pour notre sécurité » ? La logique, le vocabulaire et les méthodes de la guerre s’observent à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières. Comme chacun·e sait : « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Une évidence avec laquelle il est proposé de prendre ses distances.

Voir aussi…