Dans le cadre des négociations pour la formation d’un gouvernement Fédéral, la Coalition belge contre les armes nucléaires[1] appelle les différents partis politiques à inclure des objectifs politiques concrets de désarmement nucléaire dans l’accord de coalition. Ces objectifs sont compilés dans un courrier récemment adressé à l’ensemble des négociateurs.À un moment où le régime mondial de non-prolifération et de désarmement nucléaires est soumis à une pression extrêmement forte et toujours croissante, la coalition veut souligner le rôle crucial que la Belgique peut jouer pour endiguer ce processus. Dans cette perspective, la coalition rappelle que la modernisation prévue des ogives nucléaires B61 stationnées en Belgique et la capacité nucléaire envisagée du futur potentiel avion de combat F-35 sont dangereuses, coûteuses et en opposition avec les obligations de la Belgique dans le cadre du Traité de non-prolifération.Dès lors, la Coalition demande au prochain gouvernement de réaffirmer les engagements qui sont les siens comme État partie au Traité de non-prolifération (TNP) et d’élaborer un plan concret pour la mise en œuvre du Plan d’action de la conférence d’examen 2010 du TNP, auquel la Belgique a souscrit. La légitimité du TNP doit en effet être urgemment réaffirmée. En 2015, la conférence d’examen du TNP a échoué et la conférence d’examen de 2020 a été reportée à janvier 2021. Suites aux dénonciations du Traité FNI (« Forces nucléaires intermédiaires ») et du Traité Ciel ouvert, au retard de l’entrée en vigueur du Traité CTBT (Traité d’interdiction complète des essais nucléaires) et au renouvellement très incertain du Traité New Start, le TNP est le dernier accord international en vigueur de contrôle des armements qui peut empêcher la prolifération des armes nucléaires.En outre, la coalition exhorte le prochain gouvernement à travailler à la signature et à la ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). À ce titre, la coalition rappelle que le TIAN est complémentaire au TNP et contribue à renforcer ses objectifs de désarmement nucléaire, en ce sens que le TIAN met en œuvre concrètement l’article 6 du TNP, qui prévoit la négociation d’un traité de désarmement nucléaire complet.  Le TIAN bénéficie d’un soutien croissant, tant au niveau international que national. Un sondage réalisé en 2019 souligne que 64 % des Belges demandent que la Belgique signe ce Traité. Le secteur financier y est également attentif. KBC a par exemple annoncé qu’elle se retirait complètement des entreprises dont les activités sont liées à la production ou au développement d’armes nucléaires. La banque belge fait explicitement référence au TIAN et suit ainsi une tendance mondiale. Actuellement, le TIAN a été signé par 84 pays et ratifié par 44. Il entrera plus que probablement en vigueur en 2021, lorsque 50 pays l’auront ratifié.Enfin, la Coalition demande que des initiatives concrètes soient prévues dans l’accord de coalition pour que la Belgique soit enfin dénucléarisée. La coalition rappelle ainsi que la présence d’armes nucléaires étasuniennes en Belgique viole le TNP auquel notre pays est partie. Or, la modernisation des têtes nucléaires B61 stationnées à Kleine Brogel est prévue entre 2022 et 2024. Cette échéance fournit le momentum idéal pour négocier avec les États-Unis le retrait complet des armes nucléaires tactiques du territoire belge et, par extension, de l’Europe. Ce retrait reste, quoi qu’il en soit, une obligation pour la Belgique au regard de l’article 2 du TNP en vertu duquel « Tout État non doté d’armes nucléaires qui est Partie au Traité s’engage à n’accepter de qui que ce soit, ni directement ni indirectement, le transfert d’armes nucléaires ou autres dispositifs nucléaires […] ». Dans cette même inquiétude, la coalition demande instamment que le projet de capacité d’emport nucléaire des futurs potentiels avions de combats F35 soit également abandonné. Contact : Samuel Legros, samuel.legros@cnapd.be, 0484/64.57.92  [1] La Coalition belge contre les armes nucléaires (www.nonukes.be) réunit des organisations de la société civile belge engagées pour une Belgique et un monde débarrassés des armes nucléaires. Parmi ces organisations, on retrouve notamment la FGTB, la CSC, Amnesty International, Oxfam, Greenpeace, le MOC, la CNAPD, Agir pour la paix, le CSO, Intal, Pax Christi, Vrede, Vredesactie, etc.

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