Le gouvernement Arizona a décidé il y a quelques semaines d’augmenter les dépenses militaires à 2% du PIB belge dès cette année. Une augmentation de plus de 4 milliards par an, soit 17,2 milliards sur l’ensemble de la législature. En parallèle et sans rougir, les membres du gouvernement martèlent que nous vivons au-dessus de nos moyens et organisent des coupes drastiques et violentes dans tous les autres postes budgétaires.
Pour la lutte contre le dérèglement du climat, les soins de santé, les pensions, le chômage, la justice, la lutte contre la pauvreté, la solidarité internationale, l’accueil des réfugié.e.s, il n’y a « pas d’argent magique ». Pour l’armée par contre, on fait pleuvoir les billets sans même savoir comment cet argent va être dépensé.
La Belgique va donc accélérer davantage1 le pas pour honorer l’engagement qu’elle avait prise auprès de l’OTAN en 2014, sous un gouvernement en affaires courantes, d’allouer 2% de son PIB au militaire. Mais n’imaginez pas pouvoir reprendre votre souffle : l’OTAN se réunit en sommet ces 24 et 25 juin à La Haye et entend fixer un nouvel objectif budgétaire… à 5% du PIB2 !
Après la France, la Pologne ou l’Allemagne, le gouvernement belge vient de signaler que cet objectif était « envisageable ». Si l’on enlève le poste de la sécurité sociale, cette nouvelle augmentation représenterait pourtant 80 % du budget annuel de la Belgique.
Voilà plusieurs décennies que la Belgique présente l’OTAN comme la « pierre angulaire de sa politique de sécurité et de défense ». Pour savoir et analyser ce que notre pays entend faire (et fait) de son budget militaire, il est donc essentiel de comprendre ce que fait l’OTAN concrètement, au-delà des paravents de la défense territoriale et de la dissuasion vis-à-vis de la Russie.
Dans cet objectif, la CNAPD propose donc une version actualisée de sa brochure « L’OTAN, (p)artisane de paix ou de guerre ? ». Nombre de sujets sont abordés : la succession des « concepts stratégiques » de l’OTAN, ses interventions militaires extérieures, les partenariats qu’elle développe, sa politique de dissuasion nucléaire, le rôle que la Belgique joue en son sein, la question de la « projection de puissance » internationale, etc. Autant de sujets qui illustrent une institution devenue illégale et illégitime ; et qui poussent la CNAPD, depuis plus de 20 ans maintenant, à demander sa dissolution.
Samuel Legros
- Rappelons que le budget militaire de la Belgique a doublé entre 2017 et 2024 (voir www.stopmilitarisation.be)
Plus précisément, 3,5% de dépenses militaires au sens strict + 1,5% pour les dépenses en infrastructures – routes, ports, ponts, rails, etc – adaptées au militaire.